"Au rossignol"

Paroles: Alphonse de Lamartine
Musique: Charles Gounod

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Quand ta voix céleste prélude

Au silence des belles nuits,

Barde aîlé de ma solitude

Tu ne sais pas que je te suis

 

Tu ne sais pas que mon oreille

Suspendue à ta douce voix

De l'harmonieuse merveille

S'enivre longtemps sous les bois!

 

Tu ne sais pas que mon haleine

Sur mes lèvres n'ose passer!

Que mon pied muet foule à peine

La feuille qu'il craint de froisser!

 

Ah! ta voix touchante ou sublime

Est trop pure pour ce bas lieu!

Cette musique qui t'anime

Est un instinct qui monte à Dieu!

 

Tu prends les sons que tu recueilles

Dans les gazouillements des flots,

Dans les frémissements des feuilles,

Dans les bruits mourants des échos!

 

Et de ces doux sons où se mêle

L'instinct céleste qui t'instruit,

Dieu fit la voix, ô Philomèle!

Et tu fais ton hymne à la nuit!

 

Ah! ces douces scènes nocturnes,

Ces pieux mystères du soir

Et ces fleurs qui penchant leurs urnes

Comme l'urne d'un encensoir,

 

Et cette voix mystérieuse

Qu'écoutent les anges et moi,

Ce soupir de la nuit pieuse,

Oiseau mélodieux, c'est toi!

 

Oh! mèle ta voix à la mienne!

La même oreille nous entend;

Mais ta prière aérienne

Monte mieux au Ciel qui l'attend!

 


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