"Le vallon"

Paroles: Alphonse de Lamartine
Musique: Charles Gounod

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Mon coeur, lassé de tout, même de l'espérance,

N'ira plus de ses voeux importuner le sort;

Prêtez-moi seulement, vallons de mon enfance,

Un asile d'un jour pour attendre la mort.

 

D'ici je vois la vie, à travers un nuage,

S'évanouir pour moi dans l'ombre du passé;

L'amour seul est resté: comme une grande image

Survit seule au réveil dans un songe effacé.

 

Repose-toi, mon âme, en ce dernier asile,

Ainsi qu'un voyageur, qui, le coeur plein d'espoir,

S'assied avant d'entrer aux portes de la ville,

Et respire un moment l'air embaumé du soir.

 

Tes jours, sombres et courts comme des jours d'automne,

Déclinent comme l'ombre au penchant des coteaux;

L'amitié te trahit, la pitié t'abandonne,

Et, seule, tu descends le sentier des tombeaux.

 

Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime;

Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours;

Quand tout change pour toi, la nature est la même,

Et le même soleil se lève sur tes jours.


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