"Venise"

Paroles: Alfred de Musset
Musique: Charles Gounod

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Dans Venise la rouge,

Pas un bateau qui bouge,

Pas un pêcheur dans l'eau,

Pas un falot.

 

La lune qui s'efface

Couvre son front qui passe

D'un nuage étoilé

Demi-voilé.

 

Tout se tait, fors les gardes

Aux longues hallebardes,

Qui veillent aux créneaux

Des arsenaux.

 

Ah! maintenant plus d'une

Attend, au clair de lune,

Quelque jeune muguet,

L'oreille au guet.

 

Sous la brise amoureuse

La Vanina rêveuse,

Dans son berceau flottant

Passe en chantant;

 

Tandis que pour la fête

Narcissa qui s'apprête,

Met devant son miroir

Le masque noir.

 

Laissons la vieille horloge

Au palais du vieux doge

Lui compter de ses nuits

Les longs ennuis.

 

Sur sa mer nonchalante,

Venise indolente

Ne compte ni ses jours

Ni ses amours.

 

Car Venise est si belle

Qu'une chaîne sur elle

Semble un collier jeté

Sur la beauté.


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