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                   Chrétien au voyageur souffrant
                   
                  
                  Tends un verre d'eau sur ta porte! 
                  
                  Je suis, je suis le Juif-errant 
                  
                  Qu'un tourbillon toujours emporte! 
                  
                    
                  
                  Sans vieillir, accablé de jours,
                   
                  
                  La fin du monde est mon seul rêve
                   
                  
                  Chaque soir j'espère toujours 
                  
                  Et toujours le soleil se lève!
                   
                  
                  Toujours... toujours... 
                  
                  Tourne la terre où moi je cours!
                   
                  
                  Toujours! Toujours! 
                  
                    
                  
                  Seul, au pied d'arbustes en fleurs, 
                  
                  Sur le gazon, au bord de l'onde, 
                  
                  Si je repose mes douleurs, 
                  
                  J'entends le tourbillon qui gronde! 
                  
                    
                  
                  Mais qu'importe au ciel irrité
                   
                  
                  Cet instant passé sous l'ombrage?
                   
                  
                  Faut-il moins que
                  l'éternité 
                  
                  Pour délasser d'un tel voyage?
                   
                  
                  Toujours... toujours... 
                  
                  Tourne la terre où moi je cours!
                   
                  
                  Toujours! Toujours! 
                  
                    
                  
                  J'outrageai d'un rire inhumain 
                  
                  L'Homme-Dieu respirant à peine!
                   
                  
                  Mais... sous mes pas fuit le chemin...
                   
                  
                  Adieu! le tourbillon m'entraine! 
                  
                    
                  
                  Vous qui manquez de charité, 
                  
                  Tremblez, tremblez à mon supplice
                  étrange! 
                  
                  Ce n'est pas sa Divinité, 
                  
                  C'est l'humanité que Dieu venge!!
                   
                  
                  Toujours... toujours... 
                  
                  Tourne la terre où moi je cours!
                   
                  
                  Toujours! Toujours!
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