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                   Ce qu'est le lierre sans l'ormeau 
                  
                  Qui fut l'appui de son enfance, 
                  
                  Lui donnant dans chaque rameau 
                  
                  Un échelon pour sa croissance;
                   
                  
                  Voilà ce que je suis sans toi;
                   
                  
                  Par pitié, garde-moi ta foi! 
                  
                    
                  
                  L'oiseau qui vole en gazouillant 
                  
                  Vers les demeures éternelles 
                  
                  Et dont soudain un plomb sanglant 
                  
                  Est venu fracasser les ailes, 
                  
                  Voilà ce que je suis sans toi;
                   
                  
                  Par pitié, garde-moi ta foi! 
                  
                    
                  
                  Un frêle esquif parmi les flots
                   
                  
                  Pendant une nuit
                  ténébreuse, 
                  
                  Sans gouvernail, sans matelots, 
                  
                  Au sein de la mer orageuse, 
                  
                  Voilà ce que je suis sans toi;
                   
                  
                  Par pitié, garde-moi ta foi!
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