Gounod et ses rencontres

Du fait de sa notoriété, Charles Gounod fut bien sûr en relations avec de très nombreuses personnes du second Empire et de la IIe République, et il semble que sa vie sociale ait été bien remplie, mais le nombre de ses amis proches fut assez limité. Il resta surtout attaché à trois amis de jeunesse, qui connurent des parcours très différents: Charles Gay, qui devint évêque, et qu'il avait rencontré au lycée d'une part, Hector Lefuel, architecte et Ernest Hébert, ses deux compagnons de la Villa Médicis d'autre part. Ses correspondances apportent des témoignages éloquents de la proximité affective dans laquelle Gounod vécut avec ses amis. Vous trouverez ci-dessous quatre-vingt-six personnalités que Charles Gounod fréquenta une partie ou tout au long de sa vie. Pour certains, Gounod ne cotoya que ce qui leur a survécu : leurs œuvres.

ADAM Adolphe (1803-1856)

compositeur et critique.

En 1854, à la sortie de La Nonne sanglante Adam déclare: "Si Gounod avait eu un nom allemand impossible à prononcer il serait déjà reconnu comme un grand homme". On lui doit le célèbre ballet Giselle. A sa mort Gounod se présenta pour lui succéder au fauteuil de l'Académie des Beaux arts. Berlioz fut l'heureux élu. Gounod rejoindra ses pairs en 1866.

 

d'AFFRY Adèle duchesse COLLONA dite MARCELLO (1836-1879)

Sculpteur suisse.

Adèle d'Affry, duchesse COLONNA par son mariage, prend des cours de peinture avec Delacroix et rencontre Carpeaux en 1864, Manet et Berthe Morisot en 1875, année durant laquelle sa "Pythie" prend place lors de l'inauguration de l'Opéra de Paris où elle recueille tous les suffrages. Elle sera connue sous le pseudonyme de Marcello. C'est en avril 1867 qu'elle fait la connaissance de Gounod. Il sera un ami fidèle. Un même idéal très élevé, une religion du beau les unit. Il la retrouvera en 1868 à Rome chez Hébert à la Villa Médicis où il viendra chercher "le silence intérieur" Cette amitié est restée très longtemps ignorée dans sa famille.

 

ALKAN (ainé) Charles-Valentin (1813-1888)

compositeur, pianiste.

Elève de Joseph Zimmermann, beau-père de Gounod. On le redécouvre depuis quelque temps. Gounod assista a ses concerts donnés chez Erard notamment en 1875

 

AUGIER Émile (1820-1889)

dramaturge.

Abandonnant la carrière ecclésiastique en 1849, Gounod se tourne vers le théâtre. Sur la suggestion de Pauline Viardot il accepte d'écrire le livret du premier opéra de Gounod: "Sapho". Il présenta Gounod à Jules Barbier qui sera le librettiste de la plupart de ses opéras (sept). Auteur des paroles de la mélodie "A une jeune fille" (1869) qui provoqua un choc émotionnel intense chez G. Weldon, on lui doit aussi les paroles de "Aimons, mes soeurs" (1851), "O, ma lyre" (1851), "Départ", "Envoi de fleurs" (1865), "A une bourse", "Boire à l'ombre" et "Chanson de poète" (1869).

 

BACH Jean-Sebastien (1685-1750)

compositeur allemand

Rencontre virtuelle. En avril 1853 le chef d'orchestre Pasdeloup inscrit au programme d'un de ses concerts la "Méditation sur le 1er prélude de Bach" qui, peu après devint le célèbre "Ave Maria". Au départ, dit Gounod, ce ne devait être qu'une "espièglerie", mais, relevé et noté par Joseph Zimmermann, cet air, sous des formes et orchestrations les plus diverses devint rapidement ce qu'on appellerait aujourd'hui un "tube".

 

BARBIER Jules (1820-1861)

auteur dramatique, librettiste et poète

Emile Augier le présenta à Gounod en 1855. Gounod l'avait en grande estime. Il lui confira les livrets de la plupart de ses opéras (sept). Auteur des paroles de nombre de ses mélodies (trente-cinq)

 

BEETHOVEN Ludwig van (1779-1827)

compositeur et pianiste allemand.

Rencontre virtuelle. Lors des soirées musicales chez Ingres à la Villa Médicis, Gounod découvre avec enthousiasme les oeuvres de Beethoven, Mozart, Haydn et Gluck. Fanny Hensel, soeur de F. Mendelssohn,jouait les sonates de Beethoven, ce qui, a-t-elle rapporté, mettait Gounod dans un état second. On reprochera à Gounod d'avoir une inspiration musicale trop germanique ! De Vienne, où, en 1842, il se recueillera sur sa tombe, il rapportera divers souvenirs émouvants.

 

BERANGER Pierre-Jean de (1780-1857)

poète et chansonnier.

Son poême "Mon habit" donna l'occasion à Gounod de composer en 1865 une mélodie qui, à l'époque, fut aussi célebre que l'Ave Maria. Il reprit aussi dans "La Nonne sanglante" un autre de ses poèmes: "Le Juif errant". "Le peuple, c'est ma muse" disait Béranger.

 

BERLIOZ Hector (1803-1869)

compositeur, librettiste, publiciste.

Elève, comme Gounod, de Cherubini, Lesueur et Reicha, il sera lui aussi attiré par Shakespeare et Goethe, composant en 1838 une symphonie dramatique: "Roméo et Juliette", et en 1846 une cantate dramatique: "La Damnation de Faust". Ses nombreux écrits sur les musiciens de son époque plaisaient au public plus que sa musique jugée trop savante. Sur Gounod, en 1837, il écrira: "on peut attendre beaucoup de lui". Gounod fit sa connaissance en 1839 lors d'une répétition de "Roméo et Juliette". Il s'en suivit une estime réciproque et durable. Gounod recevra de Scribe le livret de "La Nonne sanglante" sur lequel Berlioz avait déjà écrit deux actes. Gounod acceptera de le prendre en charge. Ce ne fut pas un succes.

 

BERNHARDT Sarah (1845-1923)

actrice

En 1885 E. Godard donne au Trocadéro une représentation de "Jeanne d'Arc" avec le concours de la célèbre actrice, drame en cinq actes de Gounod. On raconte que Gounod aurait tenter d'évangéliser l'actrice afin de sauver son âme.

 

BIZET Georges (1838-1875)

compositeur et pianiste.

Élève de Pierre-Joseph Zimmerman, beau-père de Gounod, Bizet nourrit toute sa vie une grande admiration pour l'auteur de Faust . Répétiteur du jeune Bizet, Gounod joua un rôle important dans la formation du musicien. De vingt ans plus jeune que Gounod, celui-ci le prendra sous son aile protectrice. A quatorze ans, en 1850 Bizet entendit "Sapho", puis, en 1851 "Ulysse". A seize ans il transcrit pour le piano "La Nonne sanglante". Il prit toujours le parti de Gounod qu'il admirait sans réserve. L'un comme l'autre savaient user de leur charme personnel. Bizet travaille pour Gounod, assurant transcriptions et arrangements. Son opera "La jolie fille de Perth" vit le jour en 1867, la même année que "Roméo et Juliette". Gounod aurait montré une certaine jalousie. Il racontait aussi qu'avec "Carmen" Bizet lui aurait emprunté des thêmes musicaux. Mais Bizet lui demeurera toujours reconnaissant pour son soutien et son amitié. Il meurt à trente-six ans et Gounod, très ému, prononcera son éloge funèbre sans pouvoir le terminer.

 

BLANCHE Antoine, Emile (1820-1893)

médecin aliéniste

Pour cause de surmenage ou victime de conflits affectifs, Gounod eut recours par trois fois au Dr. Blanche qui avait ouvert une clinique de soins dans le quartier encore très campagnard de Passy. Il a trente-neuf ans, travaille à la fois au "Médecin malgré lui", à "Yvan le Terrible" et à "Faust"; surmené, le 8 octobre 1857 il entre pour dix jours en clinique. A quarante-cInq ans, ayant terminé de composer "Mireille", à la fin de l'été 1863 il y effectue encore un court séjour. Enfin, à cinquante-six ans, a l'issue de sa "Gounodyssée" en Angleterre le 8 juin 1874 le dr. Blanche viendra le chercher à Londres et le ramènera à Paris. Gérard de Nerval et Guy de Maupassant seront également soignés à Passy.

 

BROWN Louisa 

amie d'Angleterre.

Fût l'hôtesse de Gounod à son arrivée à Londres en 1871. Ancienne amie de Mme. Zimmermann, elle fut mêlée aux relations tumultueuses de Gounod avec Georgina Weldon. Elle joua un rôle temporisateur.

 

BUSSER Henri (1872-1973)

compositeur, organiste, chef d'orchestre

Dernier et fervant disciple et élève de Gounod. Lui succéda au grand orgue de Saint-Cloud. Il vécut dans l'intimité des dernières années de Gounod, aussi, lui consacra-t-il une plaquette riches de souvenirs. On lui doit le rétablissement de "Mireille" dans sa forme originale, mutilée et défigurée par le couple Miolan-Carvalho. Une partie de la partition originale ayant disparue dans l'incendie de l'Opéra Comique, Busser reconstitua les scènes manquantes et, avec le concours de Reinaldo Hahn, en 1939, réussit a redonner à Mireille son authenticité d'origine. Il fut le dernier a voir Gounod le jour de sa mort. Celui-ci avait eu le temps de lui demander d'écrire une réduction pour orgue de son "Requiem", et en 1894, le jour du vendredi saint, Saint-Saëns au grand-orgue, sous la direction de Gabriel Fauré, fit entendre ce Requiem à la Madeleine.

 

CARPEAUX Jean-Baptiste (1827-1875)

sculpteur

Elève de Rude, 1er Prix de Rome le en 1854, célèbre par son "Groupe de la Danse" qui décore l'Opéra de Paris depuis 1869. on lui doit les bustes de bien des célébrités de son époque. Gounod s'etait lié avec Carpeaux durant l'hiver qu'il avait passé à Londres en 1872. Il fit alors de lui, dans l'attitude du chef d'orchestre un buste en bronze très expressif.

 

CARRE Michel (1819-1872)

auteur dramatique, librettiste

Il écrivit une version dramatique du poème de Goethe: "Faust et Marguerite". Lue par Gounod, Barbier y prélèvera pour le livret final de "Faust","la chanson du Roi de Thulé" et "Le Veau d'or est toujours debout". Cette alliance avec Barbier produira les livrets de sept opéras. Mais la paternité du livret de "Mireille" d'après le poème de Mistral revient a Michel Carré seul.

 

CARVALHO Léon (1825-1897)

basse. directeur de théâtre

Directeur du Théâtre Lyrique en 1855, il y fit représenter "Faust", "Roméo et Juliette" et "Mireille". En 1876 il est nommé Directeur de l'Opéra-comique. Détruit par un incendie le 25 mai 1887, Carvahlo en est jugé responsable, condamné puis acquitté en appel. Il épousa la cantatrice Mlle. Miolan. D'un tempérament excessif, sans mesure, exhalté il voulait s'immicer dans la conception que Gounod et Saint-Saëns avaient de leurs ouvrages. Il exaspérait Bizet, Wagner et Berlioz confondant les oeuvres musicales avec le théâtre à grand spectacle. Il ne résistait pas au mélodrame. Il refusera la mort de Mireille exigeant une fin heureuse et remplaçant les récitatifs par des dialogues. Il mutila cruellement plusieurs ouvrages, en particulier "Mireille" avec la complicité de sa femme qui ne se privait pas d'ajouter des vocalises pour se faire valoir.

 

MIOLAN-CARVALHO Marie-Caroline (1827-1895)

cantatrice

Soprano très célèbre. Au début de sa carrière, en 1853 dans "Les Noces de Jeannette" de V. Massé on lui reconnaissait une voix faible mais délicieuse. Elle triompha ensuite dans les rôles de Marguerite, Baucis, Sylvie, Mireille et Juliette. Par son style et sa virtuosité elle fut une des plus grandes artistes lyriques du XIXeme siècle. Adulée, son mauvais goût était jugé "monumental, sa volonte "de fer". Elle modifia à son gré les parties vocales pour faire valoir sa voix. On parlait des "variantes de Mme. Carvalho". Elle exigeait de Gounod: "Surtout, n'est-ce pas, faites brillant, très brillant, brillant"' Elle serait a l'origine de "L'air des bijoux" écrit pour elle.

 

CHERUBINI Luigi (1760-1842)

compositeur italien

Directeur et professeur au Conservatoire de Paris de 1821 a 1841. Gounod le rencontre en1836, il a dix-huit ans. Chérubini, école italienne n'aime pas le style de Reicha jugé allemand. Il oriente Gounod vers L. Halevy pour les études de contrepoint et de fugue. Ingres fera le portrait de Chérubini mais avec les mains prêtées par Charles Gounod !

 

CHOPIN Frédéric (1810-1849)

compositeur et pianiste polonais

Arriva à Paris en 1831 et devint vite l'ami des musiciens les plus en vue de son époque. Il vécut avec George Sand de 1838 à 1847. Il rencontra Gounod et, pour son séjour à Vienne, lui donna une lettre de recommandation au nom de Mr.Harrlinger.

 

CHOUDENS Antoine de (1825 -1888)

éditeur de musique.

Fit fortune en éditant la plupart des ouvrages de Gounod et en particulier "Faust". Sa maison d'édition lui survécut. Ses relations avec Gounod furent parfois tumultueuses.

 

CORNEILLE Pierre (1606-1684)

auteur dramatique

Barbier et Carré suggérèrent à Gounod de composer un opéra sur le livret qu'ils voulaient tirer de la tragédie de "Polyeucte". C'etait là un drame typiquement cornélien. Créé en 1878, ce fut un échec. Quant au manuscrit il subit bien des avatars. Laissé en Angleterre, Mme. Weldon prétendit tout d'abord l'avoir détruit. Gounod dût le réécrire de mémoire. Le manuscrit fut restitué plus tard rageusement barré à chaque page du nom de Georgina Weldon.

 

DEBUSSY Claude (1862-1918)

Compositeur

Gounod vota pour lui quand il se présenta au concours du Grand Prix de Rome décerné par l'Institut et qu'il remporta en 1884 avec sa cantate "L'enfant prodigue". "Vous avez du génie jeune homme"' lui aurait dit Gounod. Debussy admirait chez Gounod le sens inné de la mélodie. Il représentait pour lui um moment important dans l'évolution de la sensibilité française.

 

DIAGHILEV Serge (1872-1929)

Impresario russe

Sensible au charme de "La Colombe" et séduit par la légèreté de l'Ïuvre, il l'exhuma de l'oubli et la monta pour le théâtre de Montecarlo.

 

DUDEVANT aurore, dite George SAND (1804-1876)

Ecrivain

Son amie Pauline Viardot lui fit rencontrer Gounod. Ils eurent ensemble des projets de collaboration qui ne virent jamais le jour. Lors du différent avec Pauline elle choisira le camp de celle-ci.

 

DUMAS Alexandre (fils) (1824-1895)

auteur dramatique

Un des auteurs dramatiques les plus puissant du XIXeme. (Larousse). De tendance moraliste il donna à son art un caractère social. Gounod aurait intercédé auprès de lui pour qu'il autorise Verdi a emprunter le thême de "La Dame aux Camélias" pour son opéra: "La Traviata". Ce fut pour Dumas le commencement de la célébrité. On lui doit les paroles de deux mélodies de Gounod: "La pâquerette" et "Si vous n'ouvrez votre fenêtre".

 

DUPONT Pierre (1821-1870 )

poète et compositeur de chansons

Composa des chants philosophiques, républicains et socialistes. Condamné à la déportation puis gracié, il était un chansonnier du peuple laborieux et honnète. Moralisateur, son côté idéaliste n'était pas pour déplaire à Gounod à peine sorti de sa tentation éclesiastique. Il composait lui même la musique de ses chansons. Son "Chant des ouvriers" était, disait Baudelaire, la "Marseillaise" du peuple. Retrovant G. Doré, G. Courbet, C. Baudelaire et T. Gautier, Gounod fréquentait dans sa jeunesse la "Taverne du Père Fricaud" où Dupont se produisait. Gounod ainsi que Reyer l'aidèrent à mener à bien la partie musicale de ses chansons.

 

EUGENIE impératrice des Français (1826-1920)

Née de Montijo, grand d'Espagne, elle est, en 1851, invitée à l'Elysée. Napoleon III la remarque et l'épouse en 1853. Elle répandit sur la cour impériale l'éclat de sa beauté et de son élégance . Après la mort de son fils Louis, le prince impérial, tué au Zoulouland, elle se retire en Angleterre pays d'origine de sa mère. En 1860 Gounod, déja célèbre grâce à Faust, est invité à Compiègne. Eugénie lui propose, à son grand étonnement, d'écrire en commun un ballet. Il ne verra jamais le jour. Gounod écrira à sa femme que s'étant mis au piano durant près d'une heure, l'émotion de l'impératrice était à son comble. Pour le prince impérial âgé de quatre ans il jouera "Au clair de la lune" et "Marlborough s'en va-t-en guerre". En 1862 l'empereur Napoléon III et l'impératrice Eugénie assistent à la première de "La Reine de Saba". Il n'apprécie guère, trouvant dans l'argument de l'opéra de dangereuses tendances socialistes, Gounod tombe alors en disgrâce. Un critique dira: "Faust était son Austerlitz, La Reine de Saba sera son Waterloo !"

 

FAURÉ Gabriel (1845-1924)

Compositeur

En 1877, les deux musiciens se rencontrent chez Pauline Viardot (c'est par son entremise que Gounod connu E.Augier). Fauré éprouve un profond sentiment d'admiration pour son aîné. Gounod s'intêresse à la carrière du musicien. Il obtient pour lui le grand orgue de la paroisse de la Madeleine et plus tard lui confiera la direction de la première audition de Rédemption .

 

FRANCK César (1822-1890)

organiste et compositeur belge

Comme Gounod, élève de Reicha, à trente six ans est nommé organiste à Sainte Clotilde. Timide et peu loquace , Franck considérait Gounod comme son maître. Ensemble ils parlaient théologie et histoire des religions. Chacun écrivit un oratorio sur le même thème: "Rédemption", Franck en 1872, Gounod en 1882.

 

GARCIA Manuel (1775-1832)

Chanteur, compositeur espagnol

Un des plus grands ténors de son époque, Père de Manuel, Maria future Malibran et Pauline future Viardot.

GARCIA Manuel (fils)1805-1906

Chanteur, professeur de chant.

Inventeur du laryngoscope.

 

GARCIA Maria, Félicia, dite "La MALIBRAN" (1808-1836)

Cantatrice

Splendide mezzo-soprano. A douze ans Gounod l'entend dans "Otello" de Rossini, Elle a dix-sept ans quand elle est la Rosine du "Barbier de Séville". Parlait couramment quatre langues. Epousa un négociant français: Eugène Malibran, mais son mariage fut annulé. Epousa ensuite le violoniste belge Charles de Bériot. Elle rendit donc célèbre un nom lui venant d'un mariage éphémère annulé ! L'un des plus grands mythes du chant. Adulée des poètes romantiques, elle possédait un double registre de contralto et de soprano. Fut aussi une fabuleuse actrice d'une éclatante beauté. Elle meurt à vingt-huit ans des suites d'une chute de cheval. Sa mort prématurée inspira à Alfred de Musset les "Stances à la Malibran". Faisait partie avec sa soeur Pauline, George Sand, Musset et Tourgueniev de cette élite artistique qui, un moment, adopta Gounod.

 

GARCIA Pauline. épouse VIARDOT (1821-1910)

Cantatrice

Celle de la famille qui compta le plus pour Gounod. Etudia le piano avec Liszt et la composition avec Reicha. Fit ses débuts à seize ans, en 1837 dans Desdémone d'"Otello" de Rossini. Elle épousa Louis Viardot directeur du Théâtre Italien à Paris. Pas belle mais attirante, douée d'une très vive intelligence, parlait couramment cinq langues (une de plus que sa soeur, l'allemand). D'une grande culture musicale, amie de Schumann et de Tourgueniev, son salon était un haut lieu de rencontres artistiques. Le chef d'orchestre F. Seghers introduira Gounod chez Pauline. Elle le trouva charmant et fit savoir à son ami Emile Augier que s'il écrivait le livret d'un opéra dont la musique serait confiée à Gounod elle chanterait dedans. Augier accepta, ce fut "Sapho" et le premier triomphe de Gounod. Cette estime et cette amitié eurent à souffrir lors du mariage de Gounod, la jalousie de sa femme l'éloigna de ce cercle d'intellectuels si riche de créativité, comprenant aussi A. de Musset et G. Sand.

 

GAUTIER Théophile (1811-1872)

écrivain et poète

Présenté à Victor Hugo il devint l'apôtre enthousiaste du romantisme. Auteur dramatique, poète, romancier archéologue, critique artistique et litteraire, son oeuvre remplirait trois-cents volumes ! Citons: "Le Capitaine Fracasse", "Emaux et Camées". Gounod mettera en musique deux de ses poèmes: "Où voulez-vous aller?" et "Primavera" .

 

GOETHE Wolfgang (1749-1832)

poète

C'est à Rome, en 1840 que Gounod eut la première vision de "La Nuit de Valpurgis" du Faust de Goethe qu'il emportait partout avec lui. En 1850 il assistera à la version dramatique de Michel Carré: "Faust et Marguerite". Son opéra verra le jour en 1859.

 

GAY Charles (1818-1892)

prêtre

L'amitié qui liait les deux homme commença au Lycée Saint-Louis. Ancien condisciple de Gounod dans la classe de Reicha. Suivit la voix éclésiastique et fût ordonné prêtre en 1845. La mère de Gounod voulait son fils "chrétien mais sans exagération", mais c'est elle qui, en l'absence de son fils à Rome, subira le plus son emprise. A travers son action sur la mère, Gay voulait convaincre le fils. A son retour de Rome, Gounod trouvera sa mère installée rue Vaneau près des Missions étrangères. Il y trouvera Gay et Lacordaire. Gounod nommé Maître de chapelle des Missions, fera des études théologiques poussées. En 1846 il signera même "abbé Gounod" et se glorifira d'avoir réussi à faire abjurer un protestant du nom de Wagner ! (coincidence de nom). En février 1848, conscient qu'il végète et se trompe de voie, c'est le violoniste Seghers qui, dira-il, "le mit en lumière". Appelé à Poitiers, Charles GAY deviendra l'auxilliaire du Cardinal Pie, puis évêque d'Anthéon.

 

GOUNOD François, Louis (1758-1823)

peintre et graveur

Elève de Lépicié, il échoua à quatre reprises au Grand Prix de Rome dont il ne réussit à obtenir que le 2ème prix. Il fut cependant admis comme pensionnaire de l'Académie de France à Rome où il séjourna de 1787 à 1793. Fuyant la Révolution qui avait envoyé des émissaires à Rome, il partit pour Florence et Venise qui à son tour le chassa le 1er mai 1793. Il rentrera alors en France en passant par Gênes, Marseille , Saint Rémy de Provence, Nîmes. A Paris il réintègre son appartement dans "Les Galeries du Louvre" où trois générations de Gounod vécurent et travaillèrent depuis 1730. François quittera son logement en 1806. Il sera nommé Maître de dessin des Pages de la Chambre du Roi en 1814. Il préférait la vie contemplative à la remuante activité de certains de ses confrères. En 1806 il épouse Victoire Lemachois qui lui donna deux fils, Urbain en 1807 et Charles en 1818. Ce dernier avait donc cinq ans à la mort de son père. Lorsque Ingres, en 1840, reçevra le jeune Charles à Rome: "C'est vous qui êtes Gounod ? Dieu: Ressemblez-vous à votre père !"

 

GOUNOD Jean (1856-1935)

peintre

Né trois ans avant la sortie et le succes de "Faust", il grandira à l'ombre d'un père à qui la gloire sera donnée de son vivant alors que lui-même était encore adolescent. Il ne trouvera jamais sa propre voie, hésitant entre la musique et la peinture. Il a quarante ans passés lorsque Saint-Saëns lui écrit:"En matière de composition tu ne sera jamais qu'un amateur. Tu ne t'appelle pas Tartempion alors ne signe pas: Gounod".

 

GOUNOD Victoire née LEMACHOIS (1780-1858)

Fille de Georges Lemachois avocat au Parlement de Normandie. Très musicienne, élève de L. Adam et de N. Hullmandel, dès l'âge de treize ans elle donnait des leçons de piano, la Révolution ayant ruiné son père. Elle épousa en 1806 François Gounod . Veuve en 1823 alors que Charles n'avait que cinq ans, elle éleva ses deux fils avec courage, clairvoyance, amour et ténacité.

 

HAHN Reynaldo (1875-1947)

compositeur

Joua un rôle prépondérant dans la "résurection" de "Mireille" restituée en 1939 sous sa forme originale. Pour lui il y avait en musique une trilogie glorieuse: "Mozart, Gounod, Saint-Saëns". S'accompagnant au piano il chantait d'une voix charmante.

 

HALEVY Jacques Fromental (1799-1862)

compositeur, professeur

Il ne semble pas que Gounod ait appris grand chose auprès de lui. Outre Gounod, il eut pour élèves au Conservatoire de Paris Lecoq et Bizet. Célèbre pour son opéra "La Juive", avec Meyerber il créa le genre du grand opéra. Son neveu Ludovic sera un célebre librettiste.

 

HÉBERT Ernest (1817-1908)

Peintre

Une solide amitié lia Hébert et Gounod. Amitié qui, comme l'indique Gounod dans "Les mémoires d'un Artiste ", remonte au séjour passé côte à côte à la Villa Médicis. L'année 1839 avait en effet vu Hébert et Gounod obtenir chacun dans leur spécialité le grand Prix de Rome. Hébert devient sous le Second Empire le portraitiste officiel de la famille impériale.

 

HENSEL Fanny (1805-1847)

Musicienne

Soeur de Félix Mendelssohn. Gounod la rencontre à Rome en 1840. Elle lui fait découvrir un nouveau monde musical avec les compositeurs allemands. Musicienne de talent, intelligente et énergique, elle reçevait les pensionnaires de la Villa Medicis. Gounod et elle passeront des heures au piano. Fanny l'adorait mais elle était préoccupée de l'emprise sur Gounod des idées de Lamennais et de Lacordaire. Lorsqu'il quittera Rome pour Leipzig ce sera avec un mot de recommandation pour son frère.

 

HUGO Victor (1802-1885)

écrivain

Il y aurait eu des velléités de collaboration entre Hugo et Gounod lequel composa trois mélodies sur des paroles de V. Hugo dont la fameuse "Sérénade", en 1885.

 

INGRES Jean Auguste (1780-1867)

peintre dessinateur

C'est Ingres, alors directeur de l'Académie de France, qui reçoit Gounod à la Villa Médicis en 1840. Il noue rapidement des liens d'amitié avec le compositeur partageant une égale passion pour la musique et le dessin. Gounod l'accompagne au piano dans des sonates pour piano et violon. Le portrait qu'il fit à cette époque de Gounod est célèbre. (Grand défenseur du classicisme il mettait en garde les pensionnaires contre Delacroix exemple redoutable de ces idées romantiques qu'il jugeait décadentes. Il avait connu le père de Gounod: François, dont il disait qu'il était un artiste de talent ayant de la conversation et un caractère charmant. Ingres refusa toujours de faire de la musique avec Saint-Sëns qui ne vit le supposé et fameux violon que dans le musée ouvert plus tard en son honneur. Par contre, Gounod écrit qu'il restait des heures avec Ingres en lui chantant, s'accompagnant au piano, des extraits de "Don Juan". Il le jugeait sensible et tolérant contrairement a sa réputation. Si Ingres ne jouait pas de violon avec Gounod, ce dernier dessinait avec lui

 

KRAUSS Gabrielle (1842-1906)

soprano autrichienne

Elle créa le rôle de Pauline dans ''Polyeucte'' en 1878, celui d'Hermosa dans "Le Tribut de Zamora" en 1881. Elle chanta Sapho en 1884.

 

LACORDAIRE Jean-Baptiste Henri de (1802-1861)

prédicateur

Ordonné prêtre en 1827, il fait campagne pour la liberté d'enseignement. Condamné par le Pape, il se rend à Rome et en particulier à la Villa Médicis Où il chercha à attirer nombre d'artistes dans son ordre de St. Jean l'Evangéliste. En 1838 il annonce publiquement son intention de rétablir l'ordre dominicain en France. Il prend l'habit en 1840 et entreprend de grouper et former des frères français. A cette époque, Gounod va écouter les prédications du prêtre et est alors tenté d'entrer dans les ordres. Une délicate intervention de Mme Gounod détermina Charles dans son choix de carriere musicale alors qu'il commençait à porter l'habit et à signer "abbé Gounod".

 

LA FONTAINE Jean de (1621-1695)

poète

Emprunté à un conte de La Fontaine: "Philémon et Baucis", Gounod, sur un livret de Barbier et Carré, écrivit une des partition les plus gracieuse qu'il ait écrites, et ce malgré le rajout d'un troisième acte à grand spectacle à la demande de Carvalho, plus tard supprimé. Cette œuvre fut crée en 1860. Gounod mit en musique plusieurs poemes de La Fontaine dont "Les deux Pigeons" (1883), "Tout l'univers obéit à l'amour" et "Ni l'or ni la grandeur".

 

LALO Edouard (1823-1892)

compositeur

Lalo, avec Berlioz, Franck, Fauré, Chabrier et Duparc fait partie de cette nouvelle vague de compositeurs français de la deuxième moitié du 19eme. "protégé" de Gounod, celui-ci tenta, sans succès, de convaincre les directeurs d'opéras de donner "Fiesque". En 1881, Lalo, malade, sollicite l'aide de Gounod pour terminer l'orchestration de son ballet "Namouna".

 

LAMARTINE Alphonse de (1790-1869)

poète

C'est à Rome que Gounod découvre ses poemes. Certains lui inspireront des mélodies telles que "Le Vallon" (1840), "Le Soir" (1851) reprise au 1er acte de son opéra "Sapho", puis ''Solitude'' et "Souvenir" (1865) et enfin "Le Rossignol" composé l'année de sa mort en 1893.

 

LECOQ Charles (1832-1918)

compositeur

Gounod et Halévy, membres du jury d'un concours organisé par Offenbach, attribuèrent le 1er prix conjointement à Bizet et à Lecoq qui plus tard composa "La fille de Mme. Angot".

 

LE FUEL Hector (1810-1881)

Architecte

Hector Le Fuel obtient la même année que Gounod le Grand Prix de Rome. Les deux hommes se connaissent, Le Fuel ayant été le condisciple de Urbain Gounod au Lycée Saint-Louis. A la mort de Visconti, Hector Le Fuel devient l'architecte en chef du nouveau Louvre (1854), dont le bâtiment avait été commandé par Napoléon III.

 

LESUEUR Jean-François (1760-1830)

compositeur et professeur

Il fut avec Mehul l'un des principaux compositeurs de l'époque de la Révolution française. Il participa à la création du Conservatoire de Paris Il eut parmi ses élèves: Berlioz, Thomas, Gounod. Il les traitait avec une affection toute paternelle. Il était d'avis d'introduire un aspect plus coloré et même théâtral dans la musique religieuse. Il semble que Gounod ait été sensible à cette tendance. Il fit sensation en introduisant de la musique symphonique au cours des services à Notre-Dame de Paris. Lui aussi fut appelé "abbé". Victime de calomnies il fut réhabilité par Napoléon Ier. A l'occasion de l'anniversaire de sa mort, en 1838, Gounod composa un "Agnus dei" qui fut très remarqué. L'anné suivante il remporta le 1er Grand Prix de Rome.

 

Franz LISZT (1811-1886)

compositeur hongrois et pianiste

Berlioz, Franck et Liszt ont en commun avec Gounod un même maître: Reicha, qui donna pendant un an des leçons à Gounod avant son entrée au Conservatoire sous la direction de Chérubini. Il fera plusieurs transcriptions pour le piano d'extraits d'opéras de Gounod: la berçeuse de la Reine de Saba, les adieux de Roméo et Juliette, et surtout la valse de Faust qu'il interprétera sur le piano de Gounod à l'occasion du mariage de sa fille Jeanne.

 

MASSENET Jules (1842-1912)

compositeur

Le dernier d'une famille de douze enfants. Après la première de son opéra "Le Cid", Gounod, en le félicitant, lui aurait dit. "Viens dans mes bras, embrasse Papa !...". La presse s'en empara et méchamment surnomma Massenet: "La fille de Gounod". Ses opéras les plus célèbres sont "Manon" et "Werther".

 

MATHILDE princesse Bonaparte (1820-1904)

Nièce de Napoléon 1er, cousine de Napoléon III. Pendant toute la durée de l'Empire elle tiendra un salon brillant entourée de savants, d'artistes et d'hommes de lettres, attirés par l'indépendance de son caractère et l'affabilité de son accueil. Elle n'aurait vraiment détesté que Zola. Gounod était un de ses favoris. Elle le trouvait gentil, modeste et de grand coeur. Il lui dédicaça son premier opéra "Sapho".

 

MENDELSSOHN Félix Bartholdy (1809-1847)

Compositeur

Gounod rencontra tout d'abord la soeur de Mendelssohn, Fanny Hensel avec qui il animait des séances de musique de chambre à la Villa Médicis. Recommandé par Fanny, Gounod, après son séjour à Rome et après être passé par Prague, Dresde et Berlin se rendit à Liepzig en mai 1843. Mendelssohn l'accueillit pendant quatre jours, et réunit son orchestre pour lui jouer sur les orgues de la Thomas-kirche sa Symphonie Écossaise . Gounod lui jouera le "Dies irae" de son "Requiem".

 

MEYERBEER Giacomo (1791-1864)

compositeur

Le livret de "La Nonne sanglante" écrit par E. Scribe avait fait le tour de Paris allant de Verdi à Berlioz pour terminer chez Clapisson en passant par Halevy et Meyerbeer pour finalement être accepté par Gounod. Lors d'une réception après une représentation, Meyerbeer félicita Gounod un peu fièleusement, ce qui fit la joie des journalistes.

 

MISTRAL Frédéric (1830-1914)

poète

En 1859, avec "Mireille", Mistral restitue à la langue provençale la place d'honneur qui lui revenait. C'est Michel Carré qui apporta ce poème à Gounod, en 1859. En 1863 se situent les premiers contacts avec Mistral. Carré ayant écrit un scénario, Gounod alla passer quelques semaines avec Mistral, à Maillane et à St. Rémy de Provence. En moins de deux mois l'ouvrage fut sur pied et la première donnée en 1864. "Mireille" devait connaître bien des vicissitudes avant d'être restituée dans sa forme initiale par les soins conjugués de H. Busser, du chanteur G. Ferrant et enfin avec le chef d'orchestre R. Hahn.

 

MOLIERE Jean-Baptiste Poquelin dit (1622-1673)

auteur dramatique et acteur

Après "Faust",Carvalho conseille à Gounod de changer de genre et d'écrire une comédie. Gounod donna son accord pour "Le Médecin malgré lui". Barbier et Carré en écrivirent le livret. En cinq mois l'oeuvre fut achevée. La première eu lieu le 15 janvier 1858 jour anniversaire de la naissance de Molière. Cet opéra-comique aura la faveur de Debussy et de Diaghilev. En 1873 Gounod reviendra à Molière avec "Georges Dandin", ouvrage qui restera inachevé.

 

MOZART Wolfgang Amadeus (1756-1791)

compositeur allemand

Le plus grand pour beaucoup et en particulier pour Gounod. A treize ans, sur les conseils de Reicha, sa mère l'emmeène entendre "Don Juan". "Ah maman, ça c'est la MUSIQUE"' Il écrira: "Mozart est à Palestrina et à Bach ce que le nouveau testament est à l'ancien, dans l'esprit de la Bible, une et indivisible". Son portrait dessiné par Ingres à Rome montre Gounod, à son piano avec la partition de "Don Juan" sur le pupitre. Plus tard Elie Delaunay le représentera sur sa toile serrant dans ses bras la partition de "Don Juan". Gounod, en 1882, écrira une analyse musicale de ce chef d'oeuvre. Il dira avoir cherché à "faire comprendre ce qu'a vu Mozart".

 

MUSSET Alfred de (1810-1857)

poète

Gounod mit en musique un de ses plus beaux poemes: Venise" (1855)

 

NILSSON Christine (1843-1921)

Soprano suédoise

Fille d'un garde forestier, elle débuta dans "La Traviata" en 1864. Douée d'une voix délicieuse et d'une grande étendue elle fut "Ophélie" dans "Hamlet" d'Ambroise Thomas. Elle chanta partout en Europe et en Amérique. Elle sera "Marguerite" à l'Opéra de Paris en 1889, durant les vingt premières représentations, cédant ensuite le rôle à Mme. Carvalho, rôle qu'elle s'était approprié.

 

PASTORET Amédé de (1791-1857)

Sénateur

Ami et protecteur du jeune Charles.

En 1828 il fait obtenir à Gounod une bourse pour entrer au Lycée St. Louis. Il est l'auteur du livret de l'ouvrage "Fernand" avec lequel Gounod remporta le 1er Grand Prix de Rome

 

PATTI Adelina (1843-1919)

soprano italienne

Diva de seize a soixante-et-onze ans elle fut considérée au siècle dernier comme la plus grande chanteuse du monde. Elle reprit le rô1e de Juliette en 1888.

 

REICHA Anton (1770-1836)

flûtiste et compositeur tcheque, professeur

Il connut Haydn et Beethoven. Professeur au Conservatoire de Paris il eut pour élèves Gounod, Berlioz, Franck, et Liszt. Il disait que l'étude de l'algèbre lui avait permis de pénetrer les mystères de l'harmonie. A la mort de Boieldieu il entra à l'Académie des Beaux Arts. "Faites-lui la vie dure. Si vous me le rendez musicophobe je vous bénirai" lui aurait dit la mère du jeune Gounod. Plus tard: "Hélas Madame !.. cet enfant a le don...". A sa mort Cherubini confia Gounod à Halevy qui, à son tour le recommanda à Lesueur.

 

RESZKÉ Edouard de (1853-1917)

basse polonaise

Chanta Méphisto en 1885 et en 1887 à la 500ème de Faust L'une des plus grandes basses de l'opéra.

 

ESZKÉ Jean de (1850-1925)

ténor polonais

Il chanta un "fabuleux" Roméo en 1888 avec la Patti.

 

RICHEPIN Jean (1849-1926)

poète et littérateur

Né à Médea en Algérie. Elève de Normale Sup. Son éloquence était débridée et truculente. Sa puissance d'invention verbale était étonnante. Gounod, séduit par sa pièce "La Glu" jouée au Théâtre de l'Ambigu, en reprit les paroles pour, en 1883, écrire la "Chanson de La Glu". "C'est sauvage'" dira Gounod en entendant Yvette Guilbert (1867-1944) l'interpreter. Il la couvrira de fleurs.

 

ROSSINI Gioacchino (1792-1868)

compositeur italien

Gounod a treize ans quand, en 1831, il entend La Malibran dans "Otello". Ce fut une première et puissante révélation. Auteur de nombreux opéras celèbres, ne serait-ce que "Le Barbier de Séville" et "Guillaume Tell", il donnera sa première opérette à Venise à dix-huit ans ! De 1829 à 1868 il se taira. On n'en saura jamais la cause profonde. Il laissera ses biens à la Ville de Paris en vue de créer la Fondation d'une maison hospitalière pour les vieux musiciens, et qui porte son nom.

 

SAINT-SAËNS Camille (1835-1921)

pianiste, compositeur et critique musical.

Un des amis les plus fidèles de Gounod. Il donna comme pianiste son premier concert à huit ans. C'est à l'âge de dix ans, que Saint-Saëns fit la connaissance de Gounod en train de composer "Ulysse". Saint-Saëns déchiffre le manuscrit à vue. Le compositeur porta très vite un grand intérêt à la carrière du jeune homme. Il lui servira d'assistant. Berlioz, en 1854, dira: "A part Saint-Saëns qui a dix-neuf ans et Gounod qui vient d'écrire une très belle Messe(Sainte Cécile) je ne vois rien qui sorte de l'ordinaire à Paris". Lorsqu'il fallut céder à la pression et introduire un ballet dans "Faust", Gounod songea à Saint-Saëns pour l'écrire, mais finalement il y renonça. Il fonda en 1871 la Sté. Nouvelle de Musique destinée à faire entendre la nouvelle vague de compositeurs tels que Franck, LaIo, Fauré. Gounod, en 1883 pour la première d' "Henri IV" en Italie écrira un article très élogieux sur son ami. Pour Saint-Sëns, parmi les ouvrages de Gounod, il estimait qu'avec le temps seuls les oratorios et la musique religieuse lui survivraient. Il était à l'Albert Hall pour la représentation exceptionnelle de "Mors et Vita". Aux funérailles de Gounod, c'est Saint-Saëns qui tiendra l'orgue et prononcera quelques paroles "à titre de disciple" pour rendre un dernier hommage à celui qu'il nommait "l'éducateur artistique de sa génération".

 

SCHUMANN Robert (1810-1856)

pianiste , compositeur allemand

Après la déception de "La Nonne sanglante" Gounod change de registre et compose deux symphonies. L'attrait qu'il ressentit dans sa jeunesse pour les musiciens allemands explique l'influence discrète de Schumann dans l'écriture de ces deux oeuvres bien que les commentateurs de l'époque aient noté que Gounod avait réussi à s'opposer "aux divagations de l'école moderne allemande". Sa femme Clara Wieck fut une très remarquable pianiste. Les premiers signes de l'affection cérébrale dont il murrut datent de 1833, il avait trente-trois ans. Ce qui n'empècha pas le ménage d'avoir huit enfants.

 

SCRIBE Euqène (1810-1856)

auteur dramatique et librettiste

Auteur, en collaboration avec Germain Delavigne, frère de Casimir, du livret de "La Nonne sanglante". Le plus prolifique et habile sinon important librettiste de son époque. Il écrivit pas moins de trois-cent-cinquante pieces de théâtre. Il était aussi connu pour son manque total de culture stigmatisé par des gaffes mémorables. Malgré un accueil favorable, "La Nonne sanglante" ne dépassa pas onze representations. Scribe se refusa à toute nouvelle collaboration avec Gounod.

 

SEGHERS François (1810- 1881)

chef d'orchestre et violoniste

Violoniste inhibé par le trac ce qui lui interdisait de se produire en public. Il fonda la Sté Sainte Cécile en vue de faire entendre les compositeurs contemporains tels que Schumann, Mendelsohn, Wagner et... Gounod. C'est lui qui présenta Gounod à Pauline Viardot.

 

SEGUR Louis-Gaston de (1820-1881)

écrivain, prélat

Fils de la Comtesse de Ségur née Rostopchine il perdit la vue alors qu'il devait etre nommé évèque de Vannes. Le ministre des Beaux-Arts de l'époque, Fould, craignant que la scène de l'Eglise dans "Faust" ne créée un incident diplomatique avec Rome, voulait faire supprimer cette scene. Ségur qui assistait à une répétition de l'ouvrage, et qui, à l'époque, était Nonce apostolique, abordé par Carvalho, s'exclama"Supprimer la scène de l'Eglise ! Vous n'y pensez pas. Qui vous demanderait ça ?" Et l'affaire fut classée.

 

SHAKESPEARE William (1564-1616)

auteur dramatique anglais

C'est en 1872 que Gounod décide de composer "Roméo et Juliette" sur un livret de Barbier et Carré tiré du chef d'Ïuvre de Shakespeare, oeuvre de la première période 1588-1594. Le thême de "Roméo et Juliette" avant Gounod, inspira de nombreux musiciens et d'autres le seront après lui. C'est retiré à Saint Raphaël que Gounod fixera sur les portées les thêmes principaux de son opéra donnant chaque jour à sa femme l'état d'avancement de son travail. Son succès fut immédiat. "Roméo et Juliette" représente dans l'oeuvre de Gounod un sommet qu'il n'atteindra plus jamais.

 

TOURGENIEV Ivan (1818-1883)

écrivain russe

Aimait Pauline Viardot. Gounod dessina leur portrait à tous deux.

 

VERDI Guiseppe (1813 -1901)

compositeur italien

Fils d'un aubergiste. De 1844 à 1871, en vingt-sept ans, il composera vingt-trois opéras qui tous connurent et connaissent encore la faveur du public, pour ne citer que "Rigoletto", "La Traviata", "Don Carlos " et "Aïda". Apres sept années de silence ce seront encore: "Otello" et "Falstaff" On lui doit aussi un célèbre "Requiem". Gounod aurait intercédé auprès de Victor Hugo pour lui permettre de s'inspirer du "Roi s'ammuse" pour composer son "Rigoletto". Il aurait fait de même pour Alexandre Dumas Fils, voulant s'inspirer de "La Dame aux Camelias" pour sa "Traviata".

 

VICTORIA 1er Alexandrine (1819-1901)

Reine d'Angleterre

Sous l'influence du Prince Albert de Saxe-Cobourgm, son mari, elle tenta de se rapprocher de la France en 1843. Ce sera "L'Entente cordiale". Plus tard Napoléon III se rendra à Windsor et Victoria à Paris. Gounod multiplia les efforts pour s'attirer ses bonnes grâces, allant parfois jusqu'à indisposer l'entourrage de la Reine. Il sollicitera le privilège de lui offrir la dédicade de "Rédemption" en espérant une exécution à l'Albert Hall. Il écrivit une "Marches nuptiale" pour le mariage de son fils le duc d'Albany. Rédemption fut donné au Festival de Birmingham avec un grand luxe de chanteurs et d'instrumentistes. La Reine commanda aussi une exécution de "Mors et Vita" a l'Albert Hall. En témoignage d'estime elle lui fit remettre une "snuff box".

 

VIGNY Alfred de (1797-1863)

poète

Ecrivit en 1826 un roman historique "Cinq Mars". Le livret qu'en firent Poirson et Gallet fut présenté à Gounod par Carvalho. La première remporta un réel succès.

 

WAGNER Richard (1813-1883)

compositeur allemand

En 1839, encore inconnu, il vint à Paris et au cours des trois années qui suivirent composa "Le Vaisseau fantôme". En 1845 ce sera "Tanhauser" exilé en Suisse, puis de retour en FranÏ fin 1859 Berlioz le présente à Gounod qui tentera de dissuader Wagner de donner Tanhauser à l'Opéra, lui suggérant de comnencer par une execution en salle de concert. Il ne sera pas écouté et l'oeuvre sera copieusement sifflée. Gounod appréciait vivement Wagner, son art plus que l'homme. Il le défendit contre les calomnies et d'injustes critiques, A contrario Wagner, en Gounod, appréciait l'homme mais pas sa musique. Leurs conceptions de la composition musicale étaient plutot contradictoires, l'un prônait la richesse symphonique, l'autre la prédominance de la mélodie. Mais dans plusieurs de ses écrits Gounod saura prendre la défense de Wagner.

 

WELDON Georgina (1837-1914)

soprano anglaise

Les rapports de Gounod avec l'Angleterre n'ont pas laissé que de bons souvenirs: perte de droits d'auteur, procès, menace de prison. Il rencontre Mme. Weldon en fevrier 1871, elle avait trente-quatre ans. Elle avait le projet de créer une école de chant et comprit tout de suite le parti qu'elle pouvait tirer de la présence de Gounod. Elle avait une belle voix et Gounod tombera sous sa coupe. Elle le sequestra littéralement, pour son bénéfice et celui de ses Ïuvres de charité. Gounod qui sera son hôte à Londres écrira que ce fut "pour y vivre la plus grande erreur de ma vie" et celà de février1871 à juin 1874 lorsque le Docteur Blanche le ramènera à Paris.

 

ZIMMERMANN Anna (1829-1906)

épouse Gounod

Epousa Gounod en 1852, poussée dans ses bras par sa mère qui eut la lourde tâche de marier quatre filles. Elle fut pour son mari une épouse dévouée et même parfois une véritable collaboratrice. La correspondance que Gounod échangea avec sa femme le démontre a l'évidence. Elle lui donnera un fils Jean, puis une fille Jeanne qui hérita de la finesse de son père et de la force de caractère de sa mère.

 

ZIMMERMANN Hortense (1801-1888)

Belle-Sœur de Gounod

Elle se trouva avec quatre filles à marier. Gounod, habitué a l'autorité féminine, se laissera faire. Plus tard il évoquera le sujet d'un opéra qu'il aurait pu écrire: "Le Fiancé malgré lui". Elle ne sera pas étrangère à la brouille regrettable avec Pauline Viardot. Gounod était pauvre, les Zimmermann avaient du bien, Ce serait elle qui aurait financé l'impression de son opéra "La Nonne sanglante". Fort belle, elle ne manquait ni d'esprit ni d'à propos. Lorsque Gounod, en 1874, perdit son proces contre l'éditeur anglais Littleton, et encourrant la prison s'il ne règlait les dommages-intéréts auxquels il était condamné, on dit que Mme. Zimmermann aurait fait le necessaire.

 

ZIMMERMANN Joseph (1785-1853)

compositeur et pianiste et beau-père de Gounod

Fils d'un facteur de pianos de Nancy, élève de Chérubini et de Boëldieu, nommé professeur au Conservatoire en 1817. Esprit cultivé, très aimé de ses élèves, il forma A. Thamas, C. Franck, G. Bizet et V. Alkan. Auteur de deux opéras: "L'Enlèvement" et "Nausicaa". En 1848 il est nommé inspecteur des études musicales. Il habitait square d'Orléans dans le voisinage de Georges Sand et de F. Chopin. Il ''recupera" d'oreille l"'Ave Maria" de Gounod qui, en 1852, épousera une de ses quatre filles: Anna. A sa mort le menage Gounod héritera de sa "maison de campagne" à Saint Cloud et le compositeur dédiera sa "Messe de Ste. Cécile" à la mémoire de son beau-père.